L’intelligence artificielle (IA) au service de l’aide au développement

L’objectif de ce blog est de partager des réflexions et des expériences, tant sur les impacts potentiels de l’utilisation de l’IA dans les métiers de l’aide au développement, que sur l’élaboration d’outils basés sur l’IA dans ce domaine.

Article introductif : L’intelligence artificielle (IA) au service de l’aide au développement

L’intelligence artificielle, ou du moins l’utilisation d’algorithmes, va révolutionner tous les secteurs. Les métiers de l’aide au développement seront ainsi forcément impactés comme les autres. Cela peut inquiéter ou être vu comme une opportunité d’améliorer les interventions.

L’objectif de ce blog est de partager des réflexions et des expériences, tant sur les impacts potentiels de l’utilisation de l’IA dans les métiers de l’aide au développement, que sur le développement d’outils basés sur l’IA dans ce domaine.

 

Métiers de l’aide au développement & problématiques ouvrant un intérêt pour l’IA

Définir les métiers de l’aide au développement de façon exhaustive est difficile et discutable. Le choix est fait ici de faire un focus sur les métiers de conseil. Ce conseil peut être apporté par des structures publiques, privées ou associatives.

Ce conseil cible : i) des décideurs en charge d’orienter les politiques publiques ou ii) des acteurs, notamment privés, impliqués dans leur mise en œuvre.

Il s’agit dans la pratique de métiers liés à la planification et l’évaluation d’interventions (opérationnalisation des politiques) ou d’assistance dans le cadre de leur mise en œuvre.

 

Une grande partie de ces politiques et interventions restent définies à l’échelle nationale. Toutefois, les processus de décentralisation et la promotion du développement local ont renforcé le besoin de conseils à des niveaux territoriaux plus petits.

Au niveau national, l’aide au développement concerne principalement les «  pays les moins favorisés », mais aux échelles locales cette distinction me semble disparaître : l’approche de conseil dans le cadre de processus de développement local est globalement similaire, quels que soient les pays.

 

La capacité d’analyse pour préparer les choix en matière de développement, en particulier au niveau local, est souvent limitée par un manque d’accès à l’information. Cette information est parfois inexistante. Mais souvent elle est plutôt indisponible au moment où l’on en a besoin, ou disponible sous une forme non adaptée au besoin d’analyse par les acteurs locaux.

C’est pour répondre à la problématique d’une meilleure exploitation de l’information existante que l’utilisation de l’IA me semble la plus prometteuse dans le domaine de l’aide au développement.

 

Décision vs aide à la décision

L’analyse proposée dans ce blog sera réalisée dans une perspective d’aide à la décision : structurer des éléments pour éclairer des décideurs dans leurs choix. Cette logique exclut l’idée d’algorithmes prenant des décisions (par exemple choisissant les bénéficiaires d’une aide) comme cela peut exister dans d’autres domaines.

 

Dans un premier temps, il me semble que l’IA envisagée sera un outil pour les experts en charge du conseil au développement : ils utiliseront les outils de l’IA pour être plus efficaces, exhaustifs et pertinents dans l’élaboration des analyses qu’ils proposeront aux décideurs. Le conseil restera le produit d’un humain assisté par l’IA.

Toutefois, la perspective d’avoir à terme du conseil aux décideurs, directement issu de l’IA, me paraît plausible, et même souhaitable dans la mesure où le conseil humain est absent (trop couteux par exemple pour le niveau local). J’imagine ainsi des acteurs locaux faisant appel à des chatbots pour obtenir certains éléments d’aide à la décision.

 

Les outils potentiels de l’IA pour les métiers de l’aide au développement

Le développement de l’IA est lié à la numérisation de la société. Cette numérisation permet notamment de partager (réseaux sociaux, enquêtes numériques, crowdsourcing…) et donc de collecter de plus en plus d’information. Cette collecte renforce le stock disponible exploitable.

L’IA sert à exploiter ce stock d’information, c’est sur ce point que le focus sera mis. Les outils numériques permettant de collecter plus d’information ne seront ainsi pas traités spécifiquement.

 

L’information disponible peut recouvrir des formes variées. On a d’abord de l’information structurée (base de données de différents formats, notamment géographique) qui est relativement facile à exploiter. Sa gestion avec de l’IA doit surtout permettre de la retrouver facilement.

Mais la majorité de l’information est non structurée, il peut s’agir d’image, de vidéo, de son… et surtout de texte. L’IA se développe dans tous ces domaines.

 

Dans un premier temps, l’IA pour les métiers de l’aide au développement sera envisagée à travers l’exploitation des données textuelles, en particulier la masse importante de rapports et études qui sont disponibles dans le domaine.

Il s’agit de gérer cette information (collecter et structurer) à travers des bases de données no SQL et de l’exploiter : identification de documents pertinents, extraction d’informations, résumés ou réponses automatiques à des questions (c’est ce qui permettra l’alimentation de chatbots). Cela reposera principalement sur les algorithmes de Traitement Automatique du Langage Naturel (TALN ou NLP – Natural Langage Processing).

 

Approfondissement de la réflexion

L’objectif de ce premier article était de poser des hypothèses quant à l’utilisation de l’IA dans les métiers de l’aide au développement. Vos retours et commentaires permettront d’approfondir cette base de départ et d’ouvrir sur de futurs articles traitant plus spécifiquement de certaines utilisations. Il s’agira aussi d’échanger sur développement d’outils basés sur l’IA pour les métiers de l’aide au développement.

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